Dans le langage courant, l'estime de soi est souvent assimilée à la confiance en soi qui n'en est en fait qu'une composante. Alors, quelle est la définition de ces deux termes et comment accompagner l'enfant dès son plus jeune âge dans la construction, en premier lieu, de la confiance en soi ?
L'estime de soi
L'estime de soi est la certitude intérieure de sa propre valeur, la conscience d'être un individu unique, d'être quelqu'un qui a des forces et des limites, ce qui permet d'entretenir avec soi une relation juste et bienveillante. C'est un processus en construction chez le jeune enfant : il n'est pas inné et durant la petite enfance, ce sont les fondations qui se mettent en place. Ce n'est que vers 7/8 ans que l'enfant commence à évaluer seul sa valeur. Avant c'est dans le regard de l'adulte qu'il se construit. Il est donc important de prendre conscience de cet impact et de ses conséquences. En grandissant l'enfant devra apprendre à se libérer du regard des autres pour se forger sa propre opinion de lui-même d'où l'intérêt de lui dire : "Tu dois être fier de toi", plutôt que "Je suis fier de toi".
L'estime de soi se construit autour de 3 piliers qui sont interdépendants : confiance en soi, vision et amour de soi. Si l'un des piliers est manquant ou faible, l'estime de soi sera fragilisée.
Qu'est-ce que la confiance en soi ?
La confiance en soi est la conscience d'être en capacité de réussir dans un certain nombre d'activités : je sais que je suis capable et que je peux transformer mes capacités en actions. Dire à l'enfant "C'est facile", alors qu'il ne va peut-être va réussir cette fois-ci, le conduira à penser "Je suis nul". De la même façon, faire à sa place lui envoie le message "Tu n'es pas capable de faire seul".
Comment aider l'enfant à faire grandir sa confiance en lui ?
La confiance en soi se construit notamment grâce à l'autonomie. Il est donc primordial de laisser l'enfant faire ses propres expériences et explorer dans un environnement sécurisé, à son rythme. Les apprentissages se font par essais / erreurs répétés. Pour les plus jeunes, les accompagner en faisant avec eux est une première étape. : décrire ce qu'il faut faire et comment le faire, que ce soit en servant de modèle ou en donnant des explications qui peuvent être renforcées par des images (sur les différentes étapes du lavage de mains par exemple).
La prise en compte de la voix de l'enfant est également un facteur important que ce soit dès 2/3 ans en lui demandant son avis (pour l'aider à suivre sa propre réflexion jusqu'au bout et comprendre l'intérêt de confronter les différents points de vue existant) ou, à partir de 3 ans, en lui proposant des choix parmi des options avec lesquelles on est d'accord. Ces différentes propositions visent à donner à l'enfant une place d'acteur qui favorise le processus d'autonomie.
Nommer la difficulté quand l'enfant est en phase d'apprentissage lui permet de persévérer et lui donne le droit à l'erreur : "C'est difficile de mettre ses chaussures tout seul." Quand les apprentissages sont acquis, donner des messages de confiance encourage l'enfant.
Des messages de sécurité tels que "Je suis là si ..." sont bénéfiques. En effet le sentiment de sécurité est un préalable. Cette sécurité extérieure qui se vit
dans une relation d'attachement stable et chaleureuse, s'intériorise chez l'enfant et devient peu à peu une sécurité intérieure, un sentiment de confiance en l'autre puis en soi.
Avec ces différentes clefs, c'est un premier pilier qui aura la solidité du chêne plutôt que la fragilité du balsa que l'enfant aura acquis !
Véronique Servettaz
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