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  • lenfantenjeu

Le "on" : un pronom pas toujours adapté à notre communication


Je ne sais pas s'il en est ainsi dans les autres pays francophones mais en France le « on » est largement utilisé au quotidien. Grammaticalement, ce « on » a une valeur de « nous » et bien sûr cela ne pose aucun problème s'il reflète vraiment la situation. Malheureusement ce n'est pas toujours le cas ! Prenons un exemple dans le domaine professionnel : si notre responsable hiérarchique nous dit « On va faire comme ci ou comme ça. » , il n'est pas certain qu'en face, nous osions nous affirmer et présenter notre propre point de vue. Or cela serait beaucoup plus facile de le faire s'il s'était exprimé avec un « je ». Nous nous faisons dans ce cas manipuler par notre interlocuteur qui, par ce moyen, essaie d'éviter le conflit et d'obtenir plus facilement ce qu'il veut, consciemment ou inconsciemment.


Dans nos relations avec les jeunes enfants ce « on » est également très présent et souvent inadapté. Fréquents sont les « On va manger, dormir, etc. ». Force est de constater que, sans avoir étudier le Bescherelle, ils ont tout à fait perçu sa valeur sémantique. Ils sont par conséquent surpris de voir que nous ne nous associons pas à leur action : cela m'est fréquemment rapporté par les professionnel.le.s. Et que dire du « On va changer la couche » ! Les mots ont leur importance et il est fondamental à la fois de porter la responsabilité de nos propos et de laisser toute latitude à l'autre d'exprimer son avis en parlant en « je ». Les enfants apprennent par imitation (vive les neurones miroir !), donc montrons leur l'exemple. Parler en « je » permet une communication claire, équilibrée, respectueuse. Pourquoi le faisons-nous si peu ? Par peur du regard de l'autre, d'essuyer un refus, de demander ? Sans doute aussi car nous manquons de confiance en nous-même … et en l'autre.

Oublions également le « tu » qui tue par son agressivité, génère culpabilité, ne prend pas en compte les besoins de l'enfant, réduit l'estime de soi. Bien sûr, ce n'est pas le cas de tous les « tu » : certains sont simplement informatifs et dire à un enfant « Tu peux être fier de toi », est au contraire positif. Je parle de ceux qui posent des étiquettes.


Dans toute situation de communication nous exerçons une influence sur l'autre, cela est inévitable mais il est important de ne pas confondre influence et pouvoir ou domination. Alors, faisons preuve d'assertivité, c'est à dire apprenons à avoir la capacité de nous exprimer, de défendre nos idées sans empiéter sur celles d'autrui ! Et ainsi, nous rejoindrons les principes de la CNV (Communication Non Violente) : parlons de nous-même, à l'autre et non sur ou pour lui, exprimons nos besoins, nos émotions. Nous déclencherons un cercle vertueux qui conduira nos collègues, notre entourage et à terme les (nos) enfants à en faire autant : la qualité de nos relations et la compréhension mutuelle s'en trouveront accrues ; cela contribuera à renforcer la confiance en soi, l’estime de soi de chacun. Bien sûr changer nos habitudes de communication ne se fera pas en un jour mais cela en vaut vraiment la peine.

Véronique Servettaz

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