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  • lenfantenjeu

La communication positive en éducation





Dans notre communication, et tout particulièrement avec un jeune enfant, nous avons tendance à dire ce qu'il ne faut pas faire plutôt que de nommer ce qui est possible. Or la maturité de son cerveau ne lui permet pas de comprendre facilement ces messages négatifs. Si je dis « Ne touche pas à ceci. », il retient « touche » ou « Je ne suis pas contente. », « contente ». Même nous, adultes, devons fournir un effort pour assimiler une négation : tout un chacun pensera d'abord à cette girafe bleue si on lui dit de ne pas le faire.





En effet, lorsqu’on demande à quelqu’un de « ne pas » faire quelque chose, il doit d’abord visualiser l’action à ne pas faire, puis opérer un mécanisme d’annulation dans son cerveau et enfin adopter le comportement contraire à l’action qu’on lui a initialement mise en tête. Pour un adulte dont le cerveau est habitué à cette gymnastique et dont la vie quotidienne implique qu’il sait gérer ses pulsions et ses images mentales, ce n’est pas trop compliqué. Mais pour un jeune enfant, il n'en est pas de même.

On prendra pour de la provocation l’enfant qui touche le placard en souriant alors que l’on vient juste de lui dire de « ne pas » le faire. En fait, nous lui avons nous-même demandé de le toucher (s’il n’avait pas commencé) ou de recommencer (s’il venait de le faire) en lui (ré)imprimant l’image de l’action en tête. L’enfant touche alors le placard, non pas par provocation, mais par incapacité à retourner l’image mentale impliquée par la consigne initiale.

Les consignes « négatives » compliquent donc beaucoup les choses et pour les contourner et obtenir le même résultat, il est préférable de formuler nos consignes de façon positive, autrement dit sans utiliser le « ne pas »:« Sur le canapé, on s'assied. »ou oublions le « N'aie pas peur. » et remplaçons-le par « Sois rassuré.e. » par exemple.


Cette habitude de communication n'est pas si simple à acquérir car elle demande un réel changement dans nos habitudes. Repérer nos phrases négatives et trouver une formulation positive pour les remplacer deviendra progressivement plus naturel car notre cerveau s'y accoutumera.

Parler positivement permet à l’enfant une meilleure compréhension du besoin ou du désir de l'autre et par conséquent de mieux faire passer nos messages. Ce n'est pas une baguette magique qui transforme l'enfant en un être docile acceptant tout ce qu’on lui demande et heureusement ! Il faudra parfois négocier au delà de la consigne ou chercher plusieurs tournures jusqu’à trouver celle qui débloque la scène. Mais c’est le concept de base qu’il faut apprendre à maîtriser, pour ensuite en faire un outil de communication au quotidien.


Le tout petit est dans l’exploration, dans l’expérience. Ses élans de curiosité l’amène à se confronter au cadre, essentiel pour s’insérer dans la société. Tant qu’il n’a pas intériorisé ces interdits, il a besoin qu’ils soient posés par l’adulte. En adaptant notre communication, en remplaçant les « non » par des « stop » (comparer toute votre attitude quand vous prononcez ces deux mots et vous constaterez qu'elle est différente) et en utilisant des formulations positives, l'enfant est plus coopératif : il fait moins preuve d'opposition car nous utilisons moins de « non » et que l'imitation est éminemment présente dans son développement. L'étape suivante est de repérer le besoin de l’enfant et de l'orienter vers une autre activité qui correspond à ce besoin.

Autre bénéfice de la communication positive : il devient moins nécessaire de répéter, ce qui génère moins de stress et de l'apaisement …

Bien sûr il reste toujours fondamental lorsque nous parlons à l'enfant de se mettre à sa hauteur et de faire preuve de congruence en alignant notre communication verbale et non verbale.


Véronique Servettaz

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