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Jeu, activités et productions de l'enfant


Les professionnel.le.s de la petite enfance sont parfois soumis.e.s à la pression des parents qui souhaitent voir ce que les enfants ont fait durant la journée, c'est à dire ce qu'ils ont « produit ». Bien que convaincu.e.s du bien fondé de leurs pratiques pédagogiques à ce sujet, ils / elles le vivent comme un reproche : l'enfant n'a rien fait et eux / elles non plus ! Les productions enfantines deviennent les barèmes d'évaluation des compétences professionnelles alors que le jeu ne peut répondre à ces critères car il ne produit rien et est par essence gratuit.

Mais n'est-ce pas une façon pour les parents de rattraper ce temps qu'ils auraient aimé partager avec leur enfant ? Est-ce également un souci de voir leur enfant apprendre et augmenter ses capacités dès son plus jeune âge ?

Alors il est parfois tentant pour satisfaire le parent de ne pas se contenter de la réalisation de l'enfant et de rajouter quelques coups de pinceaux ou crayons ...


Mais quel est l'objectif du jeu, des activités du jeune enfant ?

Longtemps une opposition entre jeu libre et activité dirigée a été faite. Cette dernière sous-tendait des notions de résultat. Maintenant conscient.e.s que le jeu est une activité libre et gratuite, beaucoup d'accueillant.e.s, de structures ne parlent plus d'activités dirigées, ni encadrées car elles le sont forcément. Il est question de jeu à l'initiative de l'enfant ou d’activité qui, même proposée par l'adulte, est aussi une invitation à jouer et contribue à l'épanouissement de l'enfant, sans attentes de résultats. Un équilibre entre les deux est recherché.

Un accueil de qualité va se centrer sur les besoins et le développement de l'enfant. Le jeu est pour lui un besoin fondamental et c'est parce qu'il joue qu'il apprend. L'adulte est là comme facilitateur par la mise à disposition de matériel ludique permettant à chaque enfant de mener ses apprentissages comme il l'entend, au rythme qu'il choisit et surtout d'y prendre plaisir. Et pour cela une base de sécurité physique et affective, grâce à une présence attentive et bienveillante, est indispensable : sans elle, pas d'exploration.


L’objectif n’est donc pas de demander une production précise mais de favoriser spontanéité et créativité, exploration et expression. Il est important que le projet pédagogique des accueillant.e.s et leur discours lors des transmissions permettent à chaque parent de le comprendre. La richesse du jeu, qui est forcément libre, doit être expliquée et ce dernier appréciera par la suite toute anecdote retraçant le plaisir de son enfant au cours d'une activité de transvasement, à faire un dessin (même si celui-ci a par la suite été déchiré, ce qui a généré tout autant de plaisir) ou dans ses échanges avec un copain : peu de productions à remettre mais de belles expérimentations à transmettre !

Comme la charte d'accueil du jeune enfant dans son deuxième grand principe nous le rappelle : «J’avance à mon propre rythme et je développe toutes mes facultés en même temps : pour moi, tout est langage, corps, jeu, expérience. J’ai besoin que l’on me parle, de temps et d’espace pour jouer librement et pour exercer mes multiples capacités.»

Véronique Servettaz

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