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L'amour de soi : le troisième pilier de l'estime de soi






Parler d'amour de soi peut donner une impression d'égocentrisme. Il n'en est rien. Il est indispensable pour l'enfant d'être convaincu qu'il est digne d'aimer et d'être aimé sans condition. il est aimable en toute occasion et l'amour ne se marchande pas. Notre discours peut parfois laisser croire à l'enfant que l'amour que nous lui portons est lié à notre degré de satisfaction face à son comportement. Nous entrons alors dans le chantage affectif : il doit nous faire plaisir, se plier à notre désir pour être aimé. C'est souvent le cas avec les jeunes enfants par rapport à la nourriture, ce qui les privent de la prise en compte de leurs réels besoins. Or, ce n'est pas parce qu'il finit son assiette qu'il est gentil : nous serons toujours là pour lui quoi qu'il arrive et il est donc important de dissocier la personne de ses actes.





Lui porter un amour inconditionnel, c'est lui fournir un carburant affectif, lui donner des racines et des ailes. Il a besoin pour s'élancer dans la vie d'avoir une base de sécurité solide. Cela renvoie à la théorie de l'attachement car il faut être solidement attaché (des racines) pour pouvoir se détacher et explorer le monde (des ailes). Des messages d'amour tels que regard, sourires, jeux, câlins, sont indispensables au jeune enfant et favorisent son besoin d'appartenance.


Être dans cette acceptation inconditionnelle n'est pas toujours simple. Cela nécessite de parfois décoder les messages de l'enfant et de ne pas y répondre au premier degré. Quand il nous dit : tu es méchant.e ou pas beau / belle, ce n'est pour lui qu'une manière d'exprimer son insatisfaction, son mécontentement. Reconnaître son émotion, accueillir sa frustration tout en lui rappelant le cadre, la règle (un enfant a besoin de limites) , lui apprendre quel comportement est acceptable et qu'il reste toujours digne d'être aimé est primordial.


Pour cultiver chez l'enfant l'amour de soi, il est donc impératif de remplir son réservoir affectif qui se vide aussi vite qu'il se remplit. Et c'est la qualité de la relation que nous avons avec lui, et non la quantité, qui compte. Ce n'est donc pas être présent mais être réellement disponible. Ainsi nous lui fournirons la nourriture affective dont il a besoin pour grandir.


Après la confiance en soi et la vision de soi, l'amour de soi était le dernier pilier de l'estime de soi. En utilisant les clefs proposées au fil des trois derniers articles, nous favoriserons la mise en place de bases solides. Toutefois l'estime de soi se construit à tout âge et est évolutive donc même un tabouret fragile peut se solidifier et devenir en chêne : il n'est jamais trop tard !


Véronique Servettaz


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