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Le deuxième pilier de l'estime de soi : la vision de soi





L'estime de soi a pour deuxième composante la vision de soi : quelle image ai-je de moi-même ? Est-elle juste car je connais bien mes points forts et mes points à améliorer ?





La vision de soi naît dans le regard de l'autre au travers des multiples interactions avec l'entourage. Le jeune enfant est totalement dépendant du reflet renvoyé par ses parents et les adultes qui prennent soin de lui. Les jugements portés sur lui vont l'influencer. S'ils le décrivent positivement, il va construire une image positive de lui-même et croire en sa valeur : c'est l'effet Pygmalion. L'enfant a confiance en l'adulte. Alors si celui-ci dit qu'il est pénible, désagréable ou tout autre qualificatif, il a forcément raison : l'enfant va devenir tel qu'il est défini. C'est l'effet Golem, pendant négatif de l'effet Pygmalion. Il va tendre à se conformer tout autant à ces jugements négatifs . Si de petites phrases telles que "Tu es maladroit", "Tu es méchant" sont répétées, elles vont se transformer en étiquettes qui vont laisser des traces et risquent d'impacter l'estime de soi de l'enfant. De la part de l'adulte, il s'agit souvent simplement de maladresse. Cela va de plus parasiter l'image que l'adulte a de l'enfant et le conduire à ne plus percevoir les qualités de ce dernier.

Un jeune enfant construit au fil des jours et des expériences sa personnalité qui ne sera achevée qu'autour de 25 ans. Il a pour le moment un tempérament dû à des particularités biologiques et génétiques. Les adultes peuvent l'aider à développer toutes ses facettes, plutôt que de l'enfermer dans ce qui est couramment qualifié de qualités ou défauts. Un potentiel est une force si on sait l'utiliser de la bonne façon ou point à améliorer si c'est de la mauvaise : la prudence permet d'éviter un danger ou à contrario de rater des opportunités.


Comment favoriser une vision positive de l'enfant par lui-même ?

La première clef est sans aucun doute la volonté de libérer l'enfant de son étiquette, ce qui sous-entend de différencier sa personne de ses actions. L'enfant n'est pas désagréable, c'est son comportement que je juge comme tel et il ne l'est pas toujours ! Les toujours, jamais,etc. sont à bannir car en plus d'être inexacts, ils peuvent être très blessants. Mieux vaut s'attacher à remarquer les comportements recherchés en les décrivant, sans aucun jugement, en s'appuyant sur tous nos sens ou notre ressenti, plutôt que de mettre l'accent sur ce qui ne va pas : "J'apprécie quand tu parles doucement."

Un autre outil positif est de changer notre vocabulaire : remplacer un "Il est coléreux" par "Il a besoin d'apprendre à se comporter de façon plus calme" ouvre d'autres perspectives.

En cas de difficulté, ce qui est recherché est la résolution du problème. L'objectif n'est pas de blesser ou d'humilier l'enfant alors qu'il a besoin d'aide. La critique descriptive de ce problème et de la façon de le résoudre, en faisant également appel à l'un de nos cinq sens ou notre ressenti, est salutaire : " Les livres vont dans la caisse rouge". Les messages courts sont plus efficaces que de longues phrases avec un jeune enfant.


Et, cette fois encore, avec ces quelques clefs, c'est un pilier (le deuxième !) qui aura la solidité du chêne plutôt que la fragilité du balsa que l'enfant aura acquis ! Nous aurons aidé l'enfant à se construire une vision de lui-même équilibrée, sans dépendre du jugement de l'adulte, et éviter de blesser son estime de soi.


Véronique Servettaz

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