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Mieux communiquer avec la CNV



Si je me suis formée à la CNV (communication non violente), loin de moi la prétention de dire que je suis en capacité de l'appliquer dans tous mes échanges ! Je pense cependant qu'y être sensibilisé.e, permet de faire de petits pas sur le chemin d'une communication de jour en jour plus bienveillante.


La CNV c'est quoi ?

Quand je pose cette question, il y a souvent des confusions avec ce que l'on appelle la communication positive. La CNV est un processus de communication élaboré par Marshall B. Rosenberg. L'intention est de créer une qualité de relations avec soi-même et les autres (enfant ou adulte) qui permette une prise en compte des besoins fondamentaux de chacun de manière harmonieuse. Il s'agit donc d'être davantage conscients de nos perceptions, d'accueillir et gérer nos émotions, nous relier à nos besoins et nos motivations et de décoder dans les messages des autres ce qu'ils veulent vraiment dire derrière des comportements ou des propos qui nous dérangent au premier abord.

Le processus se déroule en 4 phases qui sont là pour nous guider dans notre expression et / ou notre écoute : 1 - Observation (quels sont les faits) / 2 - Sentiment (quelle émotion ou sensation ils génèrent) / 3 - Besoin (celui qui est à l'origine du sentiment) / 4 - Demande (que faire pour améliorer mon ou son bien-être). Il vise à ouvrir un dialogue sincère et respectueux au travers d'une expression claire et cohérente de ce qui se passe en moi et d'une écoute empathique de l'autre avec une réelle qualité de présence.

La première erreur dans notre communication est de parfois partir de jugements (elle me fait la tête / tu n'as pas rangé le puzzle) et non d'une observation (elle ne m'a pas dit bonjour ce matin / je vois un puzzle sur la table). Être vigilant.e sur ce premier point constitue à mon sens un premier pas non négligeable. Cela nous conduit à éviter les étiquettes qui n'aident pas du tout à créer une connexion positive avec notre interlocuteur, ni à construire ou entretenir une bonne estime de soi.

Si pendant des décennies, il a toujours été de bon ton de mettre un couvercle sur les émotions, la nocivité de cette pratique est reconnue, tout particulièrement pour le développement du cerveau du jeune enfant. C'est pourquoi il est fondamental d'accompagner ce dernier à apprendre à les exprimer. Écouter nos sentiments nous donne des informations sur la satisfaction ou non de nos besoins. Si les besoins doivent forcément être satisfaits, les désirs nécessitent d'être reconnus, pas forcément nourris. Marshall B. Rosenberg soulignait l'importance de différencier besoin et stratégie. Dire : « J'ai besoin que tu ranges le jeu. » n'exprime pas un besoin, « J'ai besoin d'aide », oui. La demande peut alors suivre : « Est-ce que tu serais d'accord pour le ranger ? ».

Avec la CNV nous prenons conscience que ce ne sont pas les actes des autres qui sont à l'origine de nos sentiments mais la non satisfaction de nos besoins. Les autres ne sont que des déclencheurs. L'objectif est donc d'entendre les mots des personnes sans se sentir visé.e, d'écouter ce qui se passe à l'intérieur d'elles. C'est ce que Rosenberg qualifiait de langue girafe par opposition à la langue chacal que nous utilisons couramment : « Le chacal est une girafe qui a des problèmes de vocabulaire. »


La posture verbale proposée par la CNV est pour moi en lien avec celle que je défends avec Signes2mains et la communication gestuelle associée à la parole, outil ludique à destination prioritairement des enfants d'âge pré-verbal. Elle est centrée sur la qualité relationnelle, le respect et le bien-être de chacun.

« Lorsque nous écoutons, nous n'avons besoin ni de connaissances en psychologie, ni de formation en psychothérapie. L'important, c'est de savoir être présents aux sentiments et aux besoins spécifiques que ressent un individu ici et maintenant. » disait Rosenberg.


La CNV a aussi sa place dans le milieu de la petite enfance, tant au niveau des relations avec les enfants qu'avec les adultes, parents ou collègues, pour faire grandir la bienveillance dans notre communication et ainsi améliorer la qualité d'accueil des jeunes enfants.


Véronique Servettaz

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