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Pourquoi poser un cadre éducatif ?


Donner à l'enfant un cadre est une nécessité et une preuve d'amour. Pour grandir, il a besoin de repères stables : repères de lieux, de temps, de personnes et ... de règles. Or, souvent, nous nous acharnons à vouloir contrôler l'enfant alors que ceci est épuisant et impossible. Ce que nous pouvons vraiment contrôler est le cadre d'autorité. Mais attention à ne pas confondre autorité et autoritarisme. Avec l'autoritarisme, l'adulte prend seul toutes les décisions, sans tenir compte des besoins, des désirs et des émotions de l'enfant. Ce dernier ne va donc pas apprendre à écouter ce qu'il ressent et pense, ni à s’auto-évaluer ; ceci le conduira à toujours dépendre du regard et de l’approbation des autres.

Une autorité bienveillante va lui fournir des repères stables qui constituent pour lui des balises garantissant sa sécurité dans son espace d'exploration. Leur constance, leur cohérence et notre patience lui permettent de constater notre fiabilité. Un jeune enfant n'est pas encore en capacité de respecter les règles et la répétition est incontournable. Ce n'est que vers 6 / 7 ans que les résultats se feront sentir : nous l'aurons progressivement mené vers l'autodiscipline.


Comment poser le cadre ?

Dans un premier temps, il est pertinent de s'interroger sur le cadre que l'on souhaite donner à l'enfant : pour l'aider à intérioriser nos repères, il est indispensable que ceux-ci soient clairs dans notre esprit et aussi pas trop nombreux . Mieux vaut parfois revoir ses ambitions à la baisse pour ne pas se battre sur tous les fronts. Nous pouvons donc nous poser la question suivante : qu'est-ce que je l'autorise et l'encourage à faire ? Il est judicieux de formuler ces comportements attendus avec des mots simples, précis et de manière positive plutôt que sous forme d'interdits, comme nous sommes souvent tenté.e.s de le faire : « Ne cours pas ! » par exemple. Or l'immaturité du cerveau de l'enfant rend difficile la transformation de ce message en une action positive : je dois marcher. En communication, et même avec un adulte, exposer nos demandes de façon positive et concrète a bien plus de chances d'être suivi d'effet. Autre formulation intéressante : ajouter une donnée de temps. Cela permet de remplacer un “non” par un “oui” : "Oui tu pourras aller jouer dehors quand ...".

Bien sûr certains comportements sont inacceptables et non négociables car ils représentent un danger, sont interdits par la loi ou sont inadaptés. Et c'est pour eux que les conséquences éducatives prennent tout leur sens.

Toutefois le cadre ne doit pas être figé. Il est possible de donner des libertés : certains comportements bien que non souhaités peuvent être tolérés de façon temporaire ou exceptionnelle (parce que l'enfant est malade par exemple) et l'enfant grandissant, le cadre devra évoluer.

Par ailleurs, l'acceptation du cadre sera plus facile pour l'enfant si je prends acte de la difficulté que cela représente pour lui et de l'émotion générée. Comme le dit Haim Ginott :"On pose des limites aux actes ; on ne restreint ni les désirs ni les sentiments." En faisant preuve de respect à son égard et pour ses propres limites, il accèdera plus volontiers à notre requête, pour respecter nos besoins. Rechercher sa coopération plutôt que l'affrontement est aussi salutaire : un conflit est un problème à régler en collaboration. L’autorité bienveillante recherche une solution et non un coupable.

Poser un cadre, c'est accompagner l'enfant vers la liberté et l'autonomie.


Véronique Servettaz


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